Pacific rim

Cette semaine, j'ai vu Pacific Rim, réalisé par Guillermo del Toro.

Le speech de Pacific Rim n'est pas innovant. En soit, il est même assez bateau :

Tandis que tous regardaient le ciel et les étoiles en imaginant que des vies foisonnaient à tous les coins de la galaxie, ce fut dans le fond des mers, dans une fissure, « un pont », que l'ennemi arriva. Et autant dire que l'ennemi est gros, imposant, et infiniment puissant.

Puissant, comme l'introduction. Les images – diffusées telles des archives – nous montrent les premières attaquent de Kaiju. Elles nous montrent aussi comment les Jaegers deviennent la dernière tentative de résistance et pourquoi deux pilotes finissent par devenir nécessaires. On nous montre également la victoire illusoire des pilotes, leur montée dans le système jusqu'à devenir de véritables stars. Et puis la chute inexorable quand l'attaque des Kaijus reprend de plus belle.

Guillermo del Toro, spécialisé dans les créatures aux physiques recherchés – Le Labyrinthe de Pan, les deux Hellboy, Blade 2 – nous offre ici des monstres, chimères paraissant regrouper plusieurs créatures marines dont nous avons l'habitude de voir les traits. Et autant dire une chose : ils sont aussi terrifiants qu'ils sont classes.

La réalisation est splendide. Les robots – ou Jaegers – sont énormes et équipés de tout ce qu'un bon joueur de jeux-vidéos espère. Les acteurs sont plutôt bien dans leurs chaussettes, et permettent une certaine vision de l'humanité qui n'est pas trop mauvaise.

Car la critique de l'homme est présente : il détruit et s'amuse de ce qui le traumatise...

Et puis, il y a la « dérive » – procédé par lequel deux pilotes de Jaeger relient leurs esprits pour ne faire plus qu'un – pour laquelle quelques concepts sont mis en avant.

Mais voilà certainement les seules petites pensées que vous pourrez vous permettre.

Pas de grands moments exceptionnellement philosophiques. Beaucoup de grands moments « je suis un badass et j'aime ça ! » et un Ron Perlman toujours aussi fou.

Alors oui, c'est un film pour les gens qui aiment les bons gros blockbusters, et celui-ci, c'est le blockbuster "de quand qu'on était petit on rêvait de pouvoir le voir". C'est un film décomplexé et qui assume ses références. Je n'y suis pas allé en me disant que j'allais voir « le meilleur film de tous les temps », mais j'ai passé, clairement, un bon moment de plaisir où des scènes m'arrachaient des sourires de contentement :

Voir un Jaeger frapper un Kaiju avec un paquebot, ça ! c'est improbable et énorme.

Certes, Guillermo del Toro n'a rien inventé : Neon Genesis Evangelion, magnifique série d'animation diffusée au Japon en 1995, évoque le combat de machines contrôlées par l'homme contre des monstres extrêmement mystérieux venus après le Second Impact (et en plus d'être agrémentée de très beaux dessins, d'avoir de magnifiques scènes d'actions, la série ne manque pas d'intelligence).

Mais même si le grand réalisateur du Labyrinthe de Pan ne signe pas là son plus grand chef-d'œuvre, le film n'en reste pas moins intéressant, et surtout, visuellement parfait.

Néanmoins, étant un grand admirateur du travail fait sur Le Labyrinthe de Pan, il est évident que Pacific Rim ne répond pas à mes attentes de cinéphile. Alors que le film qui prenait place en pleine seconde guerre mondiale affichait une réalisation très personnelle et des scènes merveilleuses, contrebalancées par des scènes violentes, ici, Pacific Rim paraît parfois impersonnel, sans la véritable patte artistique dont Guillermo del Toro sait faire preuve.

Il répond cependant à mes attentes lorsque je vais au cinéma pour me détendre, passer un bon moment, rire un bon coup, et puis fermer la porte avec un sourire sur les lèvres. Un pur moment de plaisir décomplexé.